Samedi 21 Janvier 2012, 20h

Salle Municipale Pôle de Vie Pierre Heuzé

15 Place Champlain Caen

Lucette Colin,

psychanalyste et maître de conférence à Paris VIII, nous a parlé de  l’intimité et du corps, de la mise en scène de la féminité et de la masculinité, de l’érotisme dans la danse et de l’émotion que procure l’abrazo.

Une conférence  qui nous a fait trébucher, qui nous a séduit et qui nous a fait rire aussi.

 Ah ! J’ai oublié de vous dire : Lucette Colin danse aussi le tango argentin (mais acte manqué, elle a oublié ses chaussures !) et la conférence a été suivie d’une milonga dans cette très belle salle parquetée.

Milonga divan, milonga divine, milonga surprise !

Carlos Gardel et Sigmund Freud à Caen !

Serge Davy – Robert Oberto – Lucette Colin

TempoTango a organisé en janvier dernier une conférence «Tango et psychanalyse». Lucette Colin, psychanalyste et maître de conférences à Paris VIII a captivé un public de tangueros et tangueras de Caen mais aussi du Havre, de Cherbourg, de Paris. Parmi la soixantaine de personnes présentes, certaines étaient là (philosophe, acteurs, psychiatres, intellectuels) pour entendre ce qu’il y a de si singulier dans le tango argentin pour que Freud et Lacan se penchent sur «cette pensée triste qui se danse».
Lucette Colin n’aborde pas ou très peu le tango comme thérapie, ça n’est pas cet aspect réducteur qui est l’objet de son exposé. Certes, elle évoque le tango comme danse sociale en ce sens qu’il permet de nous rassurer dans le rapport à l’autre («de nous réassurer de notre sexuation» dit-elle) et  elle pose la question de l’omniprésence des sexes dans le tango argentin. Chacun a pris conscience du poids symbolique de cette danse : les origines (esclaves, faubourgs, immigrants, bordels, etc.), les codes (l’invitation, le sens du bal…), son apprentissage complexe (les axes, les figures…) et enfin le couple (légitime, illégitime, hétérosexuel, homosexuel, transsexuel) dans son intimité. Lucette Colin nous dit que le tango argentin, à priori, «dessine deux rôles nettement séparés, il n’y pas de confusion possible : y a de l’homme et y a de la femme» ; à chacun ses pas ! Mais la théâtralité, le jeu offrent une certaine distance avec ces stéréotypes. De plus, il y a dans le tango argentin «une érotique de l’affrontement, cet affrontement masculin/féminin… à l’intérieur de soi».
Un échange intéressant avec le public a conclu cette conférence et nous avons ouvert le bal tango avec la frustration de ne pas avoir tout dit.  Une autre séance s’impose !
En attendant, dansons et continuons à jouer avec le masculin et le féminin car de toute façon, comme le dit Lacan, «Il n’y a pas de rapport sexuel» !
Serge Davy

Serge Davy et  Lucette Colin

Photo Claude Boisnard