Nous avons la chance à Caen et dans la Région de danser très souvent et de pouvoir le faire sur des programmations musicales différentes. Les Djs de la Région ont, je crois, des goûts divers, voire quelquefois, comme à La Toca Milonga,  peu orthodoxes ! Ce sont ces différences qui font la personnalité des milongas, qui leur donnent un cachet.

Les danseur(se)s savent où ils vont : ainsi, l’Orient Express ne ressemble pas à Al Tango Vivo, ATV ne ressemble pas à La Toca Milonga, La milonga d’AS ne ressemble pas à la milonga de TempoTango, celle de Cherbourg n’est pas comme celles de Rouen ou du Havre, etc. Bref, les danseur(se)s connaissent de mieux en mieux le style de Lily, de Maryse, de Catalina, de Colette, de Michel, de Jean-Jacques ou de moi-même et j’en oublie certainement. Et les « nouveaux » tangueros et tangueras  apprennent petit à petit à connaître ces nombreuses milongas, ces styles variés, ces lieux multiples.

Tous les Djs pensent aux danseurs, certains les rassurent, d’autres les caressent, d’autres les bousculent ou d’autres encore les étonnent… Ce que je crois, c’est que l’Age d’Or a encore de beaux jours devant lui et tant mieux ! D’ailleurs TempoTango ne se réduit pas hier au Café des Arts, ou à La Toca Milonga, TempoTango propose aussi à chaque saison plusieurs milongas traditionnelles, proches de l’Age d’Or.

Carlos Gardel par Muñoz

Mais dans un avenir proche, et nous sommes nombreux(ses) à le  penser -Djs et danseurs confondus-, les milongas donneront une place de plus en plus importante aux orchestres contemporains ; c’est ce que nous faisons à La Toca Milonga depuis 2015. D’ailleurs, il me semble bien que ça a déjà commencé… En effet, on voit apparaître de plus en plus souvent, en France, le terme Milonga alternative ou/et Milonga contemporaine.

L’originalité donc à La Toca Milonga est également de proposer des tandas d’Orquestas Tipicas du XXIème siècle (le XXème est derrière nous depuis voilà bientôt 20ans !) et de les faire suivre par des tandas alternatives. C’est l’identité de cette milonga !

Photo Khate Kurt

 En 2015, nous écrivions ce message pour présenter La Toca Milonga : Il ne s’agit pas, avec La Toca Milonga, de renier les rives du Rio de la Plata et son Age d’Or. Notre démarche est de faire entendre ce qui s’invente aujourd’hui, que ce soit en création musicale ou en réinterprétation de titres des années 30, 40, 50. Montrer que cette musique « sacrée » peut parfois être bousculée, dépoussiérée et affirmer qu’elle est bien vivante grâce à de nouvelles formations : faire entendre des Orquestas Tipicas qui travaillent en Europe et d’autres orchestres géniaux qui se produisent dans les théâtres et milongas de Buenos Aires et Montevideo. Nous aimons le tango d’hier mais nous voulons aussi sortir un peu de ce côté « nostalgie » nous avons envie, dans la danse, d’être émus, surpris, excités par cette jeunesse qui nous offre des musiques ou des interprétations nouvelles.

Si il y a un enjeu du tango aujourd’hui, nous pensons qu’il est là. Et La Toca Milonga prend ce risque, fait ce pari de l’alliance du tango traditionnel (il semble que ce pari soit gagné aujourd’hui !) et du tango alternatif. Enfin, durant ces milongas qui ont lieu environ 1 fois/mois, nous questionnons d’autres arts en invitant un artiste à présenter un extrait de son travail. Nous aimons créer des liens entre ce que nous sommes (danseur-euse-s de tango) et des hommes et des femmes qui œuvrent dans d’autres disciplines…

Le futur du tango, c’est maintenant !

En image à la Une  Daniel Melingo et son groupe à Bs As 1982