C’est difficile parfois de changer de monde surtout lorsqu’ils s’opposent à ce point : le tango et le monde du quotidien. Je suis encore dans la musique, dans la danse lorsque la milonga se termine et pourtant je dois reprendre ma place dans la société, retrouver la rue, la vitesse, le bruit. Voilà que j’étais bien ancré dans le sol et tout à coup il se dérobe à moi…

Etrange sensation : il faut réapprendre à marcher normalement, oublier l’abrazo, tenir la main de sa femme ou de son ami(e) sans trop s’enlacer, parler moins avec son corps mais réapprendre à parler aussi avec des mots… Complexe le retour au réel ! Deux « cumparsita » ne suffisent pas toujours à m’y ramener ! (sauf peut-être celle-ci,  interprétée par le Cuarteto Saiva Nova)

J’ai besoin de quelques minutes pour émerger, parfois même m’arracher à cette vie nocturne où j’ai ressenti plus d’émotions que nulle part ailleurs… J’exagère un peu !
Mais jamais je n’aurais pensé que le tango argentin laisserait de tels effets dans mon corps et mon esprit.