Il suffit de pousser la porte de Tango Jean, milonga d’ Istanbul et de prêter attention à quelques photos accrochées au mur pour comprendre l’intérêt qu’ont manifesté les Stambouliotes pour le tango argentin pratiquement dès ses origines. Il faut dire que Mustafa Kémal appréciait et savait danser le tango argentin. Il y avait déjà des bars de nuit, des cabarets , des milongas dans le quartier de Péra dans les années 20 et celui qui allait devenir Atatürk* ne se privait pas de les fréquenter !

C’est donc un peu grâce à lui qu’aujourd’hui, les jeunes tangueros d’Istanbul évoluent sous les yeux de Zehra Eren, interprète de tangos turcs comme « Ask Denizi »,
d’Ibrahim Ozgur (1905 – 1959) compositeur et interprète, entre autres, de « Mavi Kelebek »,

de Kadri Cerrahoglu (1903 – 1983) auteur et compositeur de « Sarhosum Sarhos »…
de Seyyan Hanim qui a interprété le tango le plus célèbre, le plus internationalement connu « Maazi » (Le Passé), le tout premier tango turc composé en 1928.

Si vous passez dans la plus belle ville du monde, n’oubliez pas de vous rendre chez Tango Jean ou chez Baïla Tango, ou encore à l’hôtel Armada… A Istanbul, on danse tous les soirs !

* Rappelons que Atatürk qui considérait la danse en couple comme expression de l’égalité de l’homme et de la femme, obligea les députés à danser avec leurs épouses lors des célèbres « bals de la République ».